Julie Lévy

Julie Lévy, née le 2 juin 1875 à Gonesse, décédée le 1er décembre 1943 à Auschwitz (Pologne).

Retraitée des postes, célibataire, Julie Lévy est réfugiée dans le Lot en 1940 et 1941 et demeure alors au château de Mercuès à l’invitation de sa cousine germaine, Yvonne Lévy-Engelmann. Elle est ainsi mentionnée dans les recensements des réfugiés conservés aux Archives du Lot.

Elle n’occupe à notre connaissance aucune fonction officielle au sein de l’Œuvre israélite des séjours à la campagne (OSC) mais rien n’interdit de penser qu’elle ait pu, durant cette période, assister Yvonne qui « dirigeait » les opérations depuis l’ancienne résidence des évêques de Cahors.

Julie a vu le jour à Gonesse en 1875 : selon l’acte de naissance conservé aux archives du département actuel du Val-d’Oise, ses parents sont Jacques Lévy, 27 ans (en 1875), marchand de nouveautés, domicilié rue de Paris à Gonesse, et Fannia Wurmser, 24 ans.

Jacques Lévy est l’un des frères aînés de Jules Lévy, le père d’Yvonne.

A la déclaration de guerre, Julie Lévy est domiciliée à Paris, au 1 rue Alphonse-Daudet, dans le 14e arrondissement. Selon le recensement de 1936, déjà retraitée, elle y loge en compagnie de sa mère, orthographiée Fannie, déclarée née en 1854 dans le Haut-Rhin, retraitée, et d’un de ses neveux, Albert Lévy, né en 1905, en Egypte, ingénieur. Celui-ci est l’un des enfants de Mathilde Lévy, née en 1871, sœur cadette de Julie ; il s’est marié en 1946 à Millau (Aveyron) avec Marie-Thérèse Ponset et décèdera en 1985 à Perpignan.

Elle rejoint Nice où elle est arrêtée en 1943

A une date inconnue, Julie Lévy quitte le Lot et s’installe à Nice. Sous le Régime de Vichy puis a fortiori sous l’occupation italienne, à compter de novembre 1942, la ville se révèle l’un des refuges de la communauté juive.

Répertoire des juifs du Lot daté de 1941. AD46.

Mais dès la chute de Mussolini, les Allemands investissent Nice et tout le département des Alpes-Maritimes ainsi que Monaco. Les rafles se multiplient à compter de l’automne de 1943.

Au total, on dénombrera 3612 déportés depuis les Alpes-Maritimes : seuls 120 ont survécu à la Shoah. La majorité des victimes passent par l’Hôtel Excelsior de Nice avant d’être acheminés en train vers Drancy, puis cette fois d’être déportés vers Auschwitz (*).

A Nice, Julie Lévy résidait au 40, rue du Maréchal Joffre, dans un immeuble cossu proche de la Promenade des Anglais. On ignore la date de son arrestation. Elle est « enregistrée » au camp de Drancy le 1er novembre 1943, et déportée vers Auschwitz par le convoi 62, en date du 20 novembre 1943. Agée de 68 ans, elle est assassinée peu après son arrivée au camp.

 

(*) Sources : « Les persécutions antisémites dans les Alpes-Maritimes (été 1940-été 1944) », de Jean-Louis Panicacci, in « Provence-Auschwitz / De l'internement des étrangers à la déportation des juifs 1939-1944 », sous la direction de Robert Mencherini, Presses universitaires de Provence, 2007.

Autres sources : Mémorial de la Shoah (Paris), Yad Vashem Institut, Archives de la ville de Paris.