Salomon Broner

Salomon Broner, CA 1943. © Archives de la Confédération suisse.

Salomon Bronner, né le 17 octobre 1940 à Vallon (Ardèche), décédé le 18 février 2024 en Israël.

Ses parents étaient Jankiel Broner (1912-1987) et Chana Gutwirth épouse Broner (1909-1990) et ses frère et sœurs Nathalie (née le 13 juillet 1937), Nathan (né le 6 juillet 1938) Baruch (née 3 septembre 1943).

L’enfant (alors de nationalité polonaise) est mentionné comme ayant séjourné à Espère dans la liste dressée par Katy Hazan dans son ouvrage consacré aux maisons de l’OSE.

Pour ce qui concerne l’itinéraire de la famille, les informations les plus complètes sont issues de la déposition du père devant la police suisse (procès-verbal en date du 2 juin 1943).

Il explique avec voir vécu à Sosnowiec (région de Silésie) jusqu’en 1921. A cette époque, sa famille bénéficie d’une opportunité pour partir s’installer à Anvers (Belgique). Il y a terminé sa scolarité puis sa formation supérieure, devenant professeur à l’école juive de la ville en 1937. C'est en Belgique qu'il a rencontré son épouse, également d'origine polonaise et également enseignante. Leurs deux premiers enfants naissent du reste à Anvers.

Chana et Jankiel, les parents de Salomon peut après leur arrivée en Suisse. © Archives Fédérales Suisses.

Lorsque l’armée allemande pénètre en Belgique en mai 1940, un ordre d’évacuation est donné par les autorités. Ainsi, les parents et leurs enfants gagnent la France et s’installent fin juin 1940 à Orgnac, dans le département de l’Ardèche.

L'Ardèche, puis Marseille, le Gers et Grenoble

C’est dans la petite ville proche de Vallon (dénommée depuis Vallon-Pont-d’Arc) que naît ainsi le petit Salomon, troisième enfant du couple. Le père explique aux policiers suisses avoir été réquisitionné au sein de la 133° compagnie de travailleurs étrangers de Privat (Ardèche). C’est alors que débutent des rafles d’ampleur visant les familles juives. Les Broner s’enfuient et rejoignent Marseille.

Jankiel Broner y fut mis en relation avec le rabbin Schneersohn puisque dans le procès-verbal, le réfugié indique avoir occupé ensuite la poste de « chef de culture du centre de formation agricole » de Dému, dans, le Gers où le rabbin s’est effectivement installé après avoir fui Marseille.

Entre-temps, en octobre 1942, via un réseau, une femme qui leur était jusqu’alors inconnue a convoyé les deux enfants aînés en Suisse.

Nathan et Nathalie à leur arrivée en Suisse fin 1942. © Archives Fédérales Suisses
Déclaration de Nathan et Nathalie Broner à leur entrée en Suisse, 1942. © Archives Fédérales Suisses.

Le 31 mars 1943, à la fermeture du centre de Dému, les parents et leur petit dernier, Salomon, s’installent près de Grenoble. Toujours menacés, ils ont la possibilité de franchir la frontière franco-suisse dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1943 près d’Annemasse. Arrêtés, ils sont conduits au post de la police suisse de Chêne-Bourg.

D’abord internés en différents lieux (ou placés), les parents et leurs enfants (la dernière, Baruch, est née en Suisse même, à Montreux, le 3 décembre 1943) sont ensuite réunis et initient à l’été 1945 une procédure pour gagner la Palestine.

Baruch, née en Suisse en 1943. ©Archives fédérales Suisses.

Selon le site Geni, Salomon qui vivait en Israël est décédé le 18 février 2024. Il avait quatre enfants.

Sources : Archives fédérales suisses, Site généalogique Geni.