Mauricette Goldfeld

Mauricette Goldfeld, née le 3 septembre 1921 à Lyon (2e) et décédée le 17 octobre 1977 à Paris (4e).

Agée de 19 ans, la jeune femme arrive dans le Lot dès juin 1940 avec le premier groupe d'enfants et d'encadrants de l'Œuvre israélite des séjours à la campagne (OSC). Bien que mineure, c'est en tant surveillante et lingère que Mauricette est mentionnée sur les registres des réfugiés établis à Douelle à l'automne 1940. Elle est domiciliée au centre de Louveciennes de l'OSC lors du recensement des Juifs en juillet 1941.

Selon nos recherches et des témoignages, Mauricette reste au service de la maison lorsque celle-ci passe sous direction clandestine de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) en 1942 et n'aurait donc quitté Espère et le Lot que fin 1943.

On ignore où et comment la jeune femme a vécu jusqu'à la Libération. En revanche, on sait qu'elle épouse le 8 janvier 1949 Gaston Henri Jean Bonin à Asnières-sur-Seine. Son mari né en 1919 est décédé le 6 juillet 2000 à Surenes.

Les parents de Mauricette étaient Esther Niemtzeva, née en Russie en 1890, marchande foraine de profession, et Simon Goldfeld. Nous ignorons son état-civil exact. Il y a un Simon Goldfeld parmi les victimes de la Shoah (né à Bucarest en 1881, raflé à Paris puis déporté en 1942 par le convoi n° 34). Nous ne pouvons établir avec certitude qu'il s'agit du père de Mauricette.

Celle-ci fit preuve en tout état de cause d'un grand dévouement au service des enfants, comme le rapporte Lucien Zilberstein (*) : « L’intendance du groupe était assurée par quatre jeunes filles juives (les monitrices). Ces dernières avaient, en raison de leurs fonctions, des contacts fréquents et amicaux avec les propriétaires d’Espère chez lesquels elles achetaient le lait, les fruits et les légumes. Mauricette, l’une d’entre elles, allait régulièrement faire des courses à vélo vers Cahors ou à la boulangerie Parra de Mercuès. Après son travail, elle allait souvent rendre visite au couple de métayers habitant le pigeonnier voisin, une occasion pour elle de recevoir quelques ravitaillements complémentaires afin d’améliorer le menu quotidien souvent insuffisant. »

-

(*)Auteur d'un ouvrage autobiographique - « Août 1942, gare de Drancy », éditions Je Publie, 2020 -, Lucien Zilberstein revint à Espère en 1994 sur les lieux où il fut accueilli et protégé en 1942 et 1943. Il retrouva des enfants qu'il avait connus à l'école. Parut ensuite un article inspiré de ses souvenirs dans le bulletin communal (d'où ces lignes sont extraites). Autres sources : Archives du Rhône, Archives du Lot.