Les enfants Ritzli

Elise Ritzli (née le 10 octobre 1932 à Paris).

Jacqueline Ritzli (née le 1er juin 1934 à Paris, décédée le 18 mai 2005 à Saint-Doulchard dans le Cher).

Les deux fillettes sont mentionnées sur le registre des réfugiés de Douelle établi à l’automne 1940. Leurs noms sont barrés de rouge et il semble indiqué qu’elles ont quitté les lieux le 6 janvier 1941.

On remarque également que le patronyme est orthographié de telle sorte que l’on peut deviner un « y » à la place du « z » ce qui a perturbé nos recherches.

Sur la liste de Douelle, les noms des enfants Ritzli sont barrés et on peut lire la date de leur départ, le 6 janvier 1941.  AD46

Toujours vivante, Elise Ritzli a indiqué via son fils Jean-Yves Grall ne pas avoir de souvenir précis de ce séjour lotois, évoquant cependant « une sorte de colonie de vacances » et « un village où il y avait beaucoup de soldats ». Ce qui est cependant assez juste : l’environnement tel que perçu par un enfant pouvait encore à cette date ne pas être synonyme de « persécution » et à Douelle, des régiments français ont stationné après l’Armistice en attendant la démobilisation.

Leur père, Ladislas Ritzlin, serrurier et soudeur de profession, s’est engagé au début de la guerre. Né le 19 janvier 1902 à Flume (nom italien de la ville croate de Rijeka), il est déclaré cependant de nationalité hongroise. Il a rejoint la Légion étrangère après la déclaration de guerre. Leur mère, Esther Mizrachi est née à Constantinople (Turquie) le 12 mars 1908. Elle est également de nationalité hongroise (par mariage).

Le père démobilisé retrouve les siens

Le départ du père sous les drapeaux a sans doute conduit la maman à confier quelque temps deux de ses enfants à l’Œuvre israélite des séjours à la campagne. On peut penser qu’à la démobilisation de Ladislas, le couple a souhaité retrouver ses filles.

Elise et Jacqueline ont alors une sœur aînée, Marie, née en 1929, et une sœur cadette, encore bébé, Andrée, née en 1938.

Pendant la guerre, le cercle familial s’agrandit avec la naissance de jumelles, Monique et Janine, en 1942.

Selon le recensement de 1946, la famille réside rue de Charenton.

Un peu plus tard, les parents sont naturalisés par décret le 25 juin 1948, publié le 11 juillet.

Ladislas décède en 1961 en région parisienne, Esther en 1997 à Bourges. Une partie de la famille s'est établie entre-temps dans le Cher.

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Sources : Archives du Lot, Archives de la ville de Paris, site Mémoire des Hommes, conversation et échanges de mails avec M. Jean-Yves Grall, que nous remercions vivement.