Evelyne Bindefeld
Evelyne Bindefeld, née à Leipzig (Allemagne) le 22 février 1937.
L’enfant est mentionnée comme ayant séjourné à Espère dans la liste publiée par Katy Hazan dans son ouvrage consacré aux maisons de l’OSÉ.
La petite Evelyne est arrivée en France avec ses parents après la Nuit de Cristal, en novembre 1938, qui a décidé légitimement nombre de familles juives à quitter l’Allemagne pour prendre la route de l’exil.
Son père, Isaac (né à Leipzig en 1902) et son épouse Regina (née Westreich en 1915) s’établissent en zone libre et sont bientôt en contact avec le rabbin Schneersohn qui s’efforce de secourir les enfants (et souvent leurs parents) d’abord dans l’Allier, puis à Marseille à compter de 1941.
Dans une lettre adressée (puis donnée en 1995) à l’US Holocaust Memorial (*), Regina Bindelfd a résumé le parcours de la famille en expliquant avoir « travaillé pour le rabbin Schneersohn », vraisemblablement comme « monitrice ». De fait, la mère est mentionnée dans le registre des adultes juifs étrangers membres du centre de Seignebon que tenait la mairie de Dému (Gers) : le rabbin se sentant menacé à Marseille y implanta un centre de formation agricole de novembre1942 à fin mars 1943. Hélène faisait partie des quelque 40 enfants pris en charge.
Et on la retrouve effectivement l’enfant dans les effectifs de la petite colonie dans un listing dressé en octobre 1943 à Saint-Etienne-de-Crossey (le groupe est arrivé en Isère, près de Voiron, en avril 1943, puis, après l’échec d’une implantation à Nice, est revenu en Isère à l’automne).
Une nouvelle vie en Amérique
Les Bindefeld (les parents et leur fille aînée) sont parvenus à échapper aux persécutions et aux rafles et ils regagnent Paris à la Libération (sans avoir eu à passer la frontière suisse). Le Journal Officiel publie le 6 janvier 1946 un décret de naturalisation qui fait des parents et de leur fille des citoyens français.
Quelque temps plus tard, nait une seconde fille, Lea (qui est donc de facto de nationalité française).

Mais comme ils l’avaient déjà envisagé durant la guerre (comme en témoigne Regina dans le courrier déjà cité à l’USHMM), les Bindefeld pensent toujours à l’exil. C’est chose faite le 4 mai 1956 : au Havre, Isaac et Regina embarquent sur le paquebot bien nommé « Liberté » en compagnie de leurs filles Evelyne (19 ans) et Lea (9 ans). Ils arrivent à New-York le 10 mai. Ils s’installent dans cette ville et en 1958, Evelyn (qui a perdu en Amérique son « e » final) épouse Morton Schwartz. Le couple aura trois enfants.
(*) : Dans ce même document, Regina demande auprès de l’USHMM des nouvelles de sa famille restée en Allemagne durant la guerre…
Sources : US Holocaust Memorial, site Gallica BNF, site généalogique FamilySearch, site généalogique Geni.