Les enfants Richter

Roza Richter, née le 25 mars 1937 à Anvers (Belgique).
Antoinette Richter, née le 7 novembre 1938 à Anvers (Belgique).
Les fillettes (de nationalité polonaise) sont mentionnées comme ayant séjourné à Espère dans la liste publiée par Katy Hazan dans son ouvrage consacré aux maisons de l’OSÉ.
D’après le procès-verbal de la déposition de leur père devant la police suisse en date du 25 septembre 1942, la famille a fui Anvers lors de l’attaque allemande en mai 1940 et s’est alors réfugiée en France. Parents et enfants s’installent à Capestang, dans l’Hérault.
Le père, Beno, est né en 1910 en Pologne. Il est rabbin et enseignant. Leur mère, née Sara Lerner en 1905 en Pologne également, a eu un enfant d’un premier mariage, Maurice Spielmann, né en 1931. Sont nées ensuite de sa seconde union avec Beno Richter : Rebecca Mireille (née en 1936), Helena Rosa ou Roza (née en 1937) et Antoinette (née en 1938).

Dans ce même PV, Beno Richter explique avoir quitté Capestang le 22 août 1942 pour rallier Lyon, et dans la nuit du 21 au 22 septembre 1942, avoir traversé la frontière clandestinement avec son épouse pour trouver refuge en Suisse. Il dit solliciter « l’hospitalité » car le couple est recherché en France où il est menacé d’être déporté en raison de sa nationalité et de sa confession.
Dans le dossier conservé aux Archives fédérales suisses, un document mentionne que Beno Richter a été dans l’obligation de rejoindre une compagnie de travailleurs étrangers à Agde du 17 juin au 22 août 1942. Il est également indiqué que le demandeur a de la famille réfugiée en Amérique du Sud et qu’il était en possession d’un visa pour Shanghai (Chine) périmé depuis mars 1942.
En avril 1943, un courrier interne de l’administration helvétique fait état d’une demande de Beno Richter sollicitant « l’autorisation d’entrée en Suisse » pour ses enfants.
Ces autorisations sont accordées quelques jours plus tard.
La famille bientôt réunie
En septembre, l’administration suisse émet un avis à l’adresse du rabbin Schneersohn qu’elle croit savoir domicilié dans le Gers.
Mais depuis la fin mars 1943, le rabbin et les enfants dont il avait la charge ont quitté le Midi de la France pour gagner l’Isère. D’ailleurs, un listing des petits pensionnaires du château de Saint-Etienne de Crossey, près de Voiron, mentionne Roza et Antoinette en octobre 1943.
Maurice Spielmann qui a été pris en charge par l’OSÉ et a notamment été pensionnaire de la maison de Chabannes passe la frontière le 22 février 1943. Mirelle, pour sa part, est interceptée alors qu’elle vient de passer la frontière au début du mois d’août 1943.
Pour Roza et Antoinette, la date d’entrée sur le territoire suisse est moins évidente à déterminer. Toujours est-il que la famille est bientôt réunie, avant la fin de l’année 1943 en tout état de cause.
Les parents ont été internés et les enfants placés dans des établissements plus adaptés. En juin 1945, les parents et les quatre enfants sont avertis qu’is peuvent regagner la Belgique.
Sources : Archives fédérales suisses, Archives Yad Vashem.